Marie-Laure Gobat travaille la porcelaine par plaques estampées, refermées sur elles-mêmes, comme enroulées. Sortent d’elles des espèces de «conduits d’aérations», comme s’il fallait que s’échappe le souffle intérieur de chaque pièce, tel un germe de vie, un bourgeonnement. Par des moyens modestes et intimistes, l’artiste nous met en présence d’un corps éphémère respirant. Son petit exploit consiste à susciter un lieu mouvant entre surface et profondeur.
Comment combiner la matérialité de la sculpture avec la séduction du voile? Comment une forme peut-elle envelopper, contenir tout en diffusant, se comporter comme une interface ? Comme s’il s’agissait d’évoquer à la fois la peau et son revers, de reproduire la densité d’un derme humain et sa respiration.
Extrait du catalogue de la biennale de Vallauris 06 ; Frédéric Bodet